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L E S T Y P E S D E T E X T E S




LES DISCOURS



Les types de discours peuvent tre classs selon l'intention qui prside leur laboration :


raconter
TEXTE NARRATIF

EXEMPLES


FORMES

  • schma narratif (tat initial / lment perturbateur / pripties / force quilibrante / tat final) dont on pourra mettre en parallle l'ordre avec celui de la fiction (analepse, prolepse).
  • rythme narratif (alternance pause / scne / sommaire / ralenti / ellipse).
  • modle actantiel qui rgit les rapports des personnages et les forces dynamiques de la fiction.
  • varit de l'utilisation des temps (prsent de narration, imparfait, pass simple) et des modes de discours rapport (discours direct, indirect, indirect libre).

REGISTRES


- Les FOCALISATIONS rvlent la position du narrateur (qui raconte ?) et son niveau de perception :
  • focalisation 0 = narrateur omniscient (foyer de perception indcelable).
  • focalisation interne = la narration se limite au point de vue d'un personnage.
  • focalisation externe = le narrateur est une sorte de tmoin ignorant.

- ces points de vue entranent un jugement implicite ou explicite du narrateur sur les personnages et une participation diffrente du lecteur l'action : registres raliste, comique, fantastique, pathtique.

POSITION DU LECTEUR

  • identification possible.
  • lecture impatiente du droulement de l'action.



dcrire
TEXTE DESCRIPTIF

EXEMPLES


FORMES

  • arrt dans la narration, de nature esthtique ou documentaire (une pause).
  • verbes de perception (visuelle notamment) et indices spatiaux qui structurent le lieu; verbes d'tat et/ou de mouvement.
  • champs lexicaux en rapport ou non avec le sujet dcrit.
  • densit des figures de style (mtaphores, personnifications) qui renseignent sur le degr de subjectivit de la description.

REGISTRES


La focalisation (qui voit ?) dtermine une description objective (effet documentaire) ou subjective (prsence implicite ou explicite du narrateur). Dans ce cas, la description peut tre
  • contemplative, lyrique (paysages en accord avec l'tat d'me).
  • critique, satirique (portraits).
  • raliste (elle a souvent alors une fonction narrative, soulignant la psychologie des personnages) ou potique (anticipant sur l'action par une srie de signes).

POSITION DU LECTEUR

  • intrt documentaire.
  • regard esthtique sur le texte.
  • intrt narratif : le lecteur est alert par les signes.



expliquer
TEXTE EXPLICATIF

EXEMPLES

  • Notices, articles de dictionnaires et d'encyclopdies, manuels scolaires.
  • Littrature d'rudition du XVII sicle (compilations), certains articles de l'Encyclopdie de Diderot et d'Alembert.

FORMES

  • le langage est domin par la fonction rfrentielle (donnes objectives, dfinitions, chiffres, dates) et le rcit l'emporte sur le discours.
  • effacement de l'metteur qui s'efforce d'expliquer objectivement un phnomne (pronoms de la troisime personne, vocabulaire technique).

REGISTRE


Effort d'objectivit; registre didactique.
POSITION DU LECTEUR

Intrt documentaire, mais le lecteur devra veiller aux passages o se manifeste plus ou moins nettement la subjectivit de l'metteur. C'est dans ces nuances argumentatives que le texte explicatif intresse la littrature.


faire agir
TEXTE INJONCTIF

EXEMPLES


Modes d'emploi, recettes, publicits, propagandes
FORMES


Le langage est domin par la fonction impressive (mode impratif : injonctions, conseils, prires).
REGISTRES

  • le registre injonctifse caractrise par une volont de mobilisation du rcepteur : impratifs ou infinitifs, apostrophes, interrogations oratoires qui suggrent les rponses.
  • le registre injonctif peut s'allier au registre oratoire dans la volont de mobilisation d'un auditoire (harangue, rquisitoire).

POSITION DU LECTEUR

Docilit ou esprit critique.


.convaincre
persuader
TEXTE ARGUMENTATIF

EXEMPLES


FORMES

  • organisation logique de l'argumentation : thses en prsence tayes d'arguments soutenus par des exemples, rseau plus ou moins nettement indiqu par des connecteurs logiques.
  • importance des indices d'nonciation (qui parle? qui?) qui renseignent sur la position de l'auteur par rapport son nonc : degr de certitude (modalisateurs), nature du jugement (valuatifs).
  • la volont de convaincre et/ou de persuader mobilise des fins personnelles les ressources des textes explicatif et injonctif : utilisation partiale des exemples, questions rhtoriques.

REGISTRES

  • oratoire : ampleur rythmique des phrases, pouvoir saisissant des images et de leurs contrastes, texte tendu vers un auditoire (plaidoyer, rquisitoire).
  • polmique : nettet des positions, souci de l'exemple et de la preuve, confrontation des thses, techniques de rfutation (ironie)
  • injonctif : adresse au lecteur, impratifs, interrogations oratoires.

POSITION DU LECTEUR

  • rflexion et esprit critique.
  • rception mue et complice du message.



LES FORMES



Les formes conditionnent, quant elles, les diffrents genres littraires : la prose est la forme du discours crit ou oral qui n'est soumise aucune des rgles de la versification auxquelles, au contraire, obit la posie. Au thtre, le langage peut investir l'une ou l'autre dans une mise en scne qui donne au texte son allure spcifique :


chanter

TEXTE POÉTIQUE

EXEMPLES


FORMES

  • la forme ramasse impose une structure (strophes) o la syntaxe se rpartit de manire signifiante (rapport entre phrase et vers : concordance ou enjambements).
  • type de vers avec leur rythme propre (place de la csure) et type de rimes.
  • concentration des effets sonores du signifiant (assonance, allitration) et jeux sur le signifi (mtaphores).

comment les effets dynamiques aident la lecture du pome.


REGISTRES

  • lyrique ou elgiaque : le pote chante ses motions de concert avec la Nature (palette infinie des sentiments incarns dans la mtaphore).
  • pique : du conflit initial avec l'univers, l'homme sort vainqueur (hrosme, normit des actions, animisme).
  • didactique : enseignement moral, politique, philosophique, littraire (manifeste).

POSITION DU LECTEUR

  • motion, identification, regard esthtique.
  • admiration.
  • esprit critique, mobilisation.




reprsenter

TEXTE THÉÂTRAL

EXEMPLES


FORMES

  • dcoupage (actes, scnes) et rgles de structure (cf. les trois units des classiques).
  • texte conu pour la scne (alternance discours / didascalies).
  • l'absence de narrateur entrane une double nonciation (par exemple, sous-entendus ou quiproquos perceptibles par le seul spectateur).
  • relation des personnages (actants).

REGISTRES

  • comique (comdie de murs ou de caractres) : importance des jeux de scne, des registres de langue.
  • tragique (solennit, expression immobile de la plainte) : le personnage est cras par le destin.
  • dramatique (tour tour burlesque et grave) : le personnage affirme sa libert dans un geste hroque et dsespr.

POSITION DU LECTEUR

  • rire, complicit.
  • peur, piti, indignation.
  • rire et larmes, tension dramatique.



Introduction:
L'tude d'un texte comporte deux tapes essentielles: l'approche globale puis l'tude de dtail.
Avant tout, la premire tape porte sur le sens littraire car la plupart des textes possdent un premier sens vident comme la suite d'vnements, les sentiments explicites des personnages, la description d'un objet ou d'un lieu et les ides clairement exprimes. Ensuite, l'approche globale tient sur l'appel au contexte car tout extrait appartient un ensemble plus vaste qui lui sert de contexte: dterminer ce contexte permet de comprendre certaines donnes explicites ou implicites de l'extrait. Enfin, l'analyse globale d'un texte
fait appel aussi la logique interne du texte: on cherche quelles caractristiques connues du genre ou du type apparaissent dans l'extrait et on analyse aussi la construction propre du texte: on relve les types d'enchanements logiques, les ruptures (changements de tonalit, de thme...), les constantes (thmes rcurrents...).
D'autre part, l'tude du dtail: partie guide par la premire tape.
Au fil du texte, on se demande ce qui peut tre significatif, en ne conservant que les observations auxquelles on peut donner une interprtation, en relation avec les rsultats de l'analyse globale. On choisit alors parmi les outils d'analyse des textes ceux qui correspondent aux divers procds d'criture du texte comme le lexique (connotations, champs lexicaux, registre de vocabulaire...), la syntaxe et les rythmes (les temps et les modes verbaux, la place des mots, les termes de liaisons, la longueur et l'organisation des phrases...), les sonorits (allitrations, assonances, chos...) et les figures de rhtorique et en particulier les images.
En fin de compte, il ne faut jamais sparer tude de la forme et tude du fond car ces deux tudes se compltent pour pouvoir bien comprendre l'extrait ou le texte qu'on a lire. D'ici, il faut lire pour tudier un texte.

II- Les types de textes ou les formes du discours:
Les types de textes renvoient diffrents actes de communication: raconter, renseigner, convaincre, expliquer, ordonner, faire agir. À l'intrieur d'un mme rcit, l'auteur peut passer d'un type un autre.
1. Le texte narratif:
Il raconte un fait, un vnement en situant son droulement dans le temps et dans l'espace. Il en retrace les tapes et en fixe la dure. Le texte narratif est souvent entrecoup de passages descriptifs, explicatifs ou argumentatifs.
1.1. Ses caractristiques:
Les temps du rcit: le pass simple de narration, l'imparfait et le prsent de narration.
Les indicateurs (repres) temporels: (puis, soudain, la veille, plus tard...) et spatiaux: (l, cet endroit...)
Emploi de verbes d'action: (courir, venir, passer...)
Quelques aspects nonciatifs:
1)- tude du point de vue ou la focalisation.
2)- prsence du narrateur: pronoms, modalisateurs.
3)- le discours rapport: discours direct, discours indirect, discours indirect libre.

2. Le texte descriptif:
Il s'efforce par les mots d'voquer une ralit que le lecteur ne voit pas mais qu'il peut imaginer. Il renseigne, sur un espace, sur un physique (portrait) et peut traduire les impressions ressenties par le descripteur (description subjective).
2.1. Ses caractristiques:
Le temps de la description: imparfait ou le prsent de l'indicatif.
Des repres spatiaux pour localiser et donner des informations sur les lieux.
Des caractrisations: des adjectifs, des comparaisons, des mtaphores...

3. Le texte argumentatif:
3.1. Le texte argumentatif plusieurs thses:
Il vise convaincre de la justesse d'une ide, d'une pense, d'un avis en s'appuyant sur des arguments et des exemples qui ont une valeur de preuves. On appelle argumentateur celui qui argumente et argument le destinataire de l'argumentation. L'ide dfendue ou combattue s'appelle la thse.
3.1.a. Ses caractristiques:
Le prsent de l'indicatif ayant l'une des valeurs suivantes: vrit gnrale, d'actualit, prsent atemporel (ou intemporel).
Des termes d'articulation (mots de liaisons / connecteurs logiques) pour marquer les liens logiques entre les thses, les arguments et les exemples: mais, car, donc, parce que, puisque....
L'utilisation d'un vocabulaire abstrait.
L'utilisation des procds de persuasion (conviction): le lexique apprciatif, les marques de l'nonciation, les figures rhtoriques et stylistiques...

3.2. Le texte argumentatif une seule thse:
Ce type de texte a les mmes objectifs que le texte argumentatif plusieurs thses, sauf que celui-ci admet une seule thse que le locuteur essaie de la justifier travers une srie d'arguments illustrs par des exemples
Voir d'une manire plus dtaille le texte argumentatif dans la page EspaceFrancais.com/argumentatif.html

4. Le texte explicatif:
Il est considr comme le niveau suprieur du texte informatif, il prpare l'argumentation et cherche informer, expliquer et rendre plus clair un sujet que le lecteur ou l'interlocuteur est cens ignorer. Il a une fonction pdagogique.
4.1. Ses caractristiques:
Le prsent de l'indicatif.
Des termes d'articulation du discours pour marquer les tapes de l'explication (d'abord, ensuite...)

5. Le texte informatif:
Il a pour objectif de renseigner, de communiquer des connaissances sur un sujet donn. On trouve ce type dans les ouvrages scientifiques, une encyclopdie, un manuel scolaire,un guide touristique.
5.1. Ses caractristiques:
absence d'indices de la personne.
Emploi du prsent de vrit gnrale ou d'actualit.
Une typographie mettant en valeur des dfinitions, des lexiques spcialiss.
Des articulations / connecteurs logiques de type chronologique: d'abord, ensuite...
Un vocabulaire concret.
Le texte informatif est rarement littraire.

6. Le texte injonctif:
Il pousse l'action, faire appliquer des consignes. Il implique parfois l'ordre ou l'interdiction. On le trouve surtout dans les modes d'emploi, dans les recettes de cuisine....
6.1. Ses caractristiques:
L'impratif, L'infinitif, le futur et le subjonctif ayant une valeur injonctive.
Les rfrences la deuxime personne sont nombreuses.

7. Le texte expressif:
Il exprime des sentiments et des motions comme les textes d'analyse psychologique accompagns d'effusions lyriques.
7.1. Ses caractristiques:
Le prsent d'actualit.
Les indices de la premire et la deuxime personnes.
Les types de phrases: exclamatif, interrogatif, injonctif.
Utilisation de procds rhtoriques d'amplification (l'hyperbole, la gradation, la litote...).
Voir les figures de rhtorique dans la page EspaceFrancais.com/style.html
III- Les genres de textes:
1. Le genre potique:
1.1. Prsentation:
Le mot posie vient du grec poisis , qui veut dire crivain; le pote (ou ade dans la grce antique) est un dmiurge; le pome est semblable l'oracle, il est dict par la divinit. La posie, c'est l'art du langage, permettant de suggrer, par le choix des termes, l'harmonie de la prosodie, le retour rgulier de la rime, une infinit d'images, d'tats et de sensations.

1.2. Les formes potiques:
1.2.a. Les formes fixes:
La strophe est un ensemble de vers offrant une organisation particulire des rimes et formant souvent une unit pour le sens. La structure de la strophe met en valeur la syntaxe de la phrase.
Les principales strophes:Nom du versNombres de vers:Le distique2 versLe tercet3 versLe quatrain4 versLe quintil5 versLe sizain6 versLe septain7 versLe huitain8 vers Le dizain10 vers
Certains pomes formes fixes sont apparus au Moyen Age (le rondeau, la ballade) ou la Renaissance (le sonnet import d'Italie au XIXe sicle).
Le rondeau
Il est caractris la fin de ses strophes (2 ou 3 strophes gnralement) par la reprise en refrain du premier hmistiche du premier vers. Cette rptition d'un vers trs court renforce son rythme dansant, pris par les potes du Moyen Age (Franois Villon), de la Renaissance (Clment Marot) et du XIXe sicle (Alfred Musset).
Gros plan sur le rondeau.

La ballade
Elle se compose de trois strophes carres (mme nombre de vers que de syllabes par vers) avec un refrain pour dernier vers. Elles sont suivies d'une strophe -plus courte de moiti- appele envoi . La ballade, genre trs apprci du XIVe et du XVIe sicle, a t remise l'honneur et renouvele au XIXe sicle (Victor Hugo, Odes et ballades, 1828).
Gros plan sur la ballade.

Le sonnet
Il comporte deux quatrains et un sizain souvent divis en deux tercets. Le schma habituel des rimes est le suivant: abba / abba / [ccd (/) eed] ou [ccd (/) ede] mais il a pu tre assoupli, notamment au XIXe sicle. En dpit de ses contraintes formelles, le sonnet se prte aux effets les plus varis: opposition des quatrains et des tercets ou des 13 premiers vers et du dernier...
Gros plan sur le sonnet.

1.2.b. Les vers et la prose:
L'criture potique ne peut tre cependant rduite la versification. Si on la dfinit comme un travail sur les mots, sur leur ralit sonore, leur rptition, leur rythme, leur sens, on peut trouver de la posie dans la prose.
Le pome en prose est apparu au XIXe sicle. Il est libr de la mcanique du vers, des contraintes de la rime, et se prsente souvent sous la forme de courts paragraphes appels versets. La phrase y gagne en libert, ce qui permet de nouvelles harmonies du rythme et des sons.
Sa disposition dans la page et les grandes marges blanches dans lesquelles, selon Paul Eluard, le lecteur peut rver, dfinissent visuellement le pome, en vers ou en prose, comme un dessin form de mots (les Calligrammes de Guillaume Apollinaire).

1.3. La cration potique:
Diffrentes fonctions ont t attribues la posie. Elles sont souvent dfinies par les arts potiques ou les textes liminaires qui ouvrent les livres ou les receuils de pomes.
1.3.a. La clbration:
Commmoration des hauts faits d'un hros (pope), clbration de la nature, de la beaut, des dieux (hymnes, odes), exaltation de l'tre aim (lyrisme), le pome prend souvent, par sa musicalit et le jeu de rptitions qui lui est propre, le caractre d'un chant. Ainsi, la posie a comme mission de garder une trace d'vnements primordiaux...

1.3.b. L'exploration:
Pour recrer le monde, la posie veut redonner leur pouvoir aux sensations premires en les veillant par ses images. L'exploration potique se veut en effet connaissance de l'homme et du monde par l'imagination et le rve qui entend percer le secret des choses. Donc le pote se veut penseur, se dclare prophte, se nomme voyant, interpelle les hommes et a pour but l'enseignement.

1.3.c. L'invention:
Qu'il se rve inspir par les dieux, par la muse ou par sa propre exprience intrieure, le pote est un artisan du langage. Le lieu central de sa cration est l'univers des mots. Le pome rvle leur polysmie, la richesse de leurs connotations, leur qualit musicale et cre entre eux, par leur disposition, leur accentuation rythmique, de multiples chos de sens et de sons. La posie est donc souvent un jeu sur le langage... qui suit des rgles (celle de la mtrique, de la syntaxe, de la rhtorique) pour mieux s'en librer. Dans la posie moderne, l'emploi du vers libre, de la prose... sont des signes de cette libert.
Genre littraire: La posie.

2. Le genre romanesque:
2.1. Qu'est-ce qu'un roman?
Un roman est une uvre narrative en prose. C'est un rcit d'imagination: il est diffrent en cela des biographies, des rcits documentaires...
Par rapport d'autres fictions narratives, le roman se distingue par sa longueur (on peut ainsi l'opposer la nouvelle) et par sa vraisemblance (il se diffrencie sur ce point du conte).
Le genre romanesque est caractris par sa diversit, sa capacit aborder tous les sujets. Il comprend les romans d'amour, policiers, historiques, autobiographiques, d'aventures, d'analyses, ralistes...

2.2. Les questions lies au genre romanesque:
Depuis le XVIIIe sicle, o le roman devient un genre connu, il afait l'objet de plusieurs dbats.
2.2.a. La question de la morale:
Au XVIIIe sicle encore, le roman tait jug futile, immoral, invraisemblable. Etant de lecture "facile", libre dans ses inventions, il passait pour provoquer une vasion dangereuse et donner de mauvaises ides. Dans leurs prfaces, les crivains ont t amens lgitimer leur uvre romanesque en garantissant sa vrit, son srieux et l'enseignement moral qu'on pouvait en retirer.

2.2.b. Le problme du ralisme:
Au XIXe sicle encore, Balzac a pour ambition d'tudier la socit de son temps avec l'exactitude d'un savant. Le naturalisme de Zola va plus loin en faisant du roman le lieu d'exprimentation du dterminisme social. Mais les rapports du roman avec le rel sont ambigus. Ralit et fiction peuvent-elles se concilier? Les ambitions ralistes ne se heurtent-elles pas aux choix du romancier et aux exigences de l'uvre d'art?

2.2.c. La contestation:
Aprs la deuxime guerre mondiale, plusieurs crivains mettent en question le roman traditionnel . Le nouveau roman bouleverse l'intrigue et la chronologie, fait diparatre le personnage, innove dans le domaine de la narration. Depuis lors, on assiste un renouvellement des thmes et des formes romanesques. Aujourd'hui le roman est multiple.
Genre littraire: Le roman.

3. Le genre dramatique:
3.1. Prsentation du thtre:
Le thtre occidental est en grande partie issu du thtre antique et plus particulirement du thtre grec qui est n de la liturgie, en particulier des ftes donnes en l'honneur de Dionysos: un pome lyrique, le dithyrambe, a donn naissance au thtre lorsque le chef du chur, le coryphe, s'est mis dialoguer avec ses compagnons. Le mot thtre vient du grec theatron , qui dsigne le spectacle lui-mme, mais aussi l'difice o l'on reprsente une uvre dramatique. Le mot dramatique vient de drama , signifiant action.

3.2. Le texte et la scne:
3.2.a. Le texte de thtre:
Le texte d'une pice de thtre comporte deux parties distinctes: le discours que les acteurs doivent prononcer et les didascalies, c'est--dire l'ensemble des indications concernant les dcors, l'poque, les costumes, les objets, les gestes et les intonations du personnage, les clairages, l'illustration sonore.
Le discours thtral se prsente le plus souvent sous forme d'un dialogue o les personnages (et les acteurs qui les incarnent) changent des rpliques. Le ton, les gestes, les silences prennent souvent une importance aussi essentielle que les paroles.
Une tirade est une longue rplique destine informer, mouvoir ou convaincre. La tirade qu'un personnage, seul en scne, s'adresse lui-mme (ou adresse au public) est un monologue. Le monologue permet au personnage de faire le point sur sa situation. Il sert aussi exprimer son trouble.
Les aparts sont des rpliques que le personnage dit part soi et que seul le public est cens entendre.

3.2.b. L'action et les situations:
L'action dsigne l'ensemble des vnements ou le conflit que les personnages tentent de rsoudre.
L'intrigue est l'ensemble des pripties ou des combinaisons imagines par les personnages, qui vont permettre d'aboutir au dnouement.
Le nud dramatique est la manifestation d'un conflit entre les forces qui participent (ou s'opposent) l'action principale.
La situation est l'tat des relations entre les personnages un moment donn de l'action.
La dramatisation correspond une tension des situations. Elle se manifeste dans les coups de thtre, dans les silences, les gestes, les interruptions, les aparts.
Un quiproquo est une situation qui rsulte d'une mprise.

3.2.c. Le temps:
Le temps de la reprsentation (la dure relle du spectacle) doit tre distingu du temps de l'histoire vcue par les personnages. Cette histoire commence, en effet, avant le dbut de la pice et elle peut tre voque par des rcits dans l'exposition.
Par ailleurs, la dure de la reprsentation est gnralement moins longue que celle de l'histoire reprsente.

3.2.c. L'espace scnique:
L'espace scnique, son dcor, les dplacements des personnages qui le traversent, la communication qui s'tablit avec la salle de spectacle sont des lments essentiels au thtre. Le lieu o se droule l'action est donc dterminant: il peut tre ouvert ou ferm, simple ou combinant plusieurs esoaces, visibles ou invisibles.
Les costumes et les objets ont aussi une valeur symbolique, car ils renseignent sur le statut social des personnages ou participent leurs relations.
Et pour finir, il faut se rendre compte qu'il y a plusieurs formes thtrales comme la comdie qui offre le spectacle de la vie ordinaire, son dnouement est gnralement heureux. La tragdie qui met en scne des personnages nobles prouvant leur hrosme dans un combat difficile contre la fatalit. Le drame joue sur l'opposition du srieux et du comique, du sublime et du grotesque, de la destine individuelle et de l'histoire. Enfin, le thtre contemporain qui a renouvel les formes traditionnelles du thtre en bouleversant les frontires entre les genres.
L'action, le temps et l'espace forment ce qu'on appelle les "trois units".
Genre littraire: Le thtre.

4. L'essai:
On appelle essai un ouvrage qui dveloppe une rflexion, qui expose des opinions, un point de vue personnel sur un sujet quel qu'il soit: socit, Culture, littrature, science...

4.1. Analyser un essai:
4.1.a. Le contexte de la rflexion:
Le thme d'un essai s'inscrit dans l'histoire de la pense ou bien dans l'actualit d'un dbat. On tentera de dgager ce contexte en se reportant l'tude de l'arrire-plan, historique et idologique et en discernant dans le texte les rfrences explicites ou implicites.

4.1.b. Les thses en prsence:
Le point de vue d'un essayiste s'exprime souvent par opposition une opinion contraire. On doit donc savoir distinguer la thse dfendue et les thses que l'essai rfute. On ne confondera pas celui qui donne son opinion et celui ou ceux dont il cite les propos. Pour cela, on sera particulirement attentif aux marques de l'nonciation.

4.1.c. Les moyens mis en uvre:
L'essai n'obissant pas des rgles strictes, il possde une grande libert de forme. Il peut tre fond en totalit ou en partie sur une argumentation. Il est proche du portrait et de l'crit intime dans le cas trs paticulier, des Essais de Montaigne. Il utilise la narration ainsi que la description pour dresser un constat, illustrer un phnomne, dpeindre une situation. Ou encore il se sert du dialogue pour dbattre d'une question: un entretien avec un philosophe ou un savant.

5. Le pamphlet:
Un pamphlet est un crit satirique qui attaque un adversaire, un parti, une situation ou une ide. C'est un texte agressif, violent, en gnral bref: une "lettre ouverte", un article de journal, un pome, un court rcit. Mais il existe aussi des pamphlets longs: Les Chtiments de Victor Hugo.
Le pamphlet appartient la littrature polmique qui combat, riposte et prend parti. Il tmoigne d'une criture qu'on appelle engage ou militante.

5.1. Analyser un pamphlet:
5.1.a. Les circonstances:
Le pamphlet est toujours li une actualit. Il convient donc de le replacer dans son contexte pour identifier exactement l'adversaire ou l'idologie viss.
Exemple: J'accuse! de Zola a t crit pendant l'Affaire Dreyfus (1894 - 1906) pour dnoncer l'antismitisme et la partialit de l'arme et de la justice franaises.

5.1.b.
Mais ces cibles sont parfois caches, soit en raison de la censure, soit pour pousser le lecteur une attitude active et complice.

5.1.c.
Au-del de l'vnement prcis et des attaques personnelles, on cherchera aussi dgager la porte gnrale de la dnonciation. Les meilleurs pamphlets sont ceux dont l'enjeu dpasse les circonstances qui l'ont fait natre.
Exemple:Au-del de ses attaques contre les Jsuites, le combat de Voltaire contre l'intolrance.

5.1.d. Les armes:
L'objectif du pamphltaire est simple: dtruire, discrditer. Pour cela, il recourt plusieurs moyens expressifs: l'ironie, qui se marque par le faux tonnement, le dcalage entre le srieux de l'accusation et le comique de la forme; l'exagration, qui force le trait, choisit toujours l'amplification plutt que la mesure; la parodie, qui, pour ridiculiser l'adversaire, imite ses procds en les dformant; et, de faon gnrale, un lexique dvalorisant.

6. La lettre:
6.1. Les lettres relles et les lettres fictives
Il faut distinguer les lettres qu'changent des correspondants rels (Mme de Svign et sa fille) des lettres que l'on peut lire dans un roman et que s'adressent des personnages de fiction (Lettres persanes de Montesquieu). La correspondance fictive entre dans l'tude gnrale du roman. Les lettres relles ont d'abord une fonction informative mais elles peuvent prsenter, elles aussi, un intrt littraire.
Les lettres d'crivains, bien qu'elles ne soient pas destines en principe tre lues par d'autres que par le destinataire, ont souvent t diffuses et sont en gnral publies. Elles tmoignent de qualits d'criture et rvlent un aspect mconnu de leur auteur.

6.2. Analyser une lettre:
6.2.a. Les lments matriels:
La lettre est-elle date? est-elle signe? qui en est le destinataire? est-il nomm? quelle importance est accorde aux formules initiales? aux formules finales? la lettre contient-elle des rfrences biographiques ou historiques?. Rpondre ces questions permet de dlimiter le contexte o se situe l'change.

6.2.b. Les objectifs viss:
La communication qui s'tablit dans une lettre se rduit rarement l'utilitaire. C'est pourquoi la lettre fait appel plusieurs niveaux de lecture. Au-del de l'information qu'il transmet, et qui n'est parfois qu'un prtexte, l'pistolier livre une part de lui-mme. L'tude d'une lettre conduit donc considrer l'explicite comme l'implicite.

6.2.c. L'criture pistolaire:
Les marques de l'nonciation sont nombreuses dans cette situation de communication particulire o deux interlocuteurs, en l'absence l'un de l'autre, s'adressent cependant l'un l'autre. De plus, bien qu'elle soit soumise aux rgles de clart de la communication crite, l'criture pistolaire peut se rapprocher de l'oral par la libert de ton, une apparente improvisation, et mme le jeu du faux dialogue avec le destinataire. On s'intressera ces traits distinctifs pour mesurer l'implication de l'auteur dans son message et pour mieux comprendre les liens qui unissent les correspondants.
Fiche technique: La lettre.

7. L'autobiographie:
Le mot autobiographie est form de trois racines grecques: graphein (crire), bios (vie), autos (soi-mme). Une autobiographie est un rcit rtrospectif en prose qu'une personne relle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalit . (Ph. Lejeune, Le pacte autobiographique, Ed. Seuil, 1975).

7.1. Analyser une autobiographie:
Le genre de l'autobiographie prsente des caractres spcifiques.
7.1.a. Un mode de narration particulier:
Le je domine comme dans un rcit la premire personne. Mais ici, celui qui signe le livre (l'auteur), celui qui raconte (le narrateur) et celui dont on raconte la vie (le personnage) sont un seul et mme tre. En consquence, on s'intressera particulirement au rapport que l'auteur tablit avec lui-mme travers l'criture. Comment se dsigne-t-il? Quelle distance prend-il vis--vis de lui-mme? Quelle est la part du rcit, de l'analyse et du jugement sur soi-mme?.

7.1.b. L'importance du temps:
Il convient de distinguer le temps des faits (l'poque dont on parle, l'enfance par exemple) et le temps de l'criture (la priode au cours de laquelle l'auteur crit). Le plus souvent, de nombreuses annes les sparent. Le souvenir, les mcanismes de la mmoire sont des thmes frquents de l'autobiographie. Parfois, le pass et le prsent sont compars ou bien les poques se mlent. L'crivain tire alors parti de cette superposition pour accder sa propre vrit par la recomposition de ses moi successifs.

7.1.c. Les buts de l'autobiographie:
Elle peut tre une confidence, un moyen d'introspection, ou l'occasion d'un bilan dans l'volution de sa personnalit. L'crivain peut aussi chercher se justifier, comme Jean-Jacques Rousseau dans les Confessions.
Si l'auteur a l'ambition de retracer les vnements historiques auxquels il a t ml, l'autobiographie devient Mmoires (Les Mmoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand).
Le rle que l'crivain assigne l'autobiographie fait souvent l'objet de dclarations prliminaires: prambule, avant-propos, avertissement.



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